Les paradoxes de la mixité filles-garçons à l'école
Perspectives internationales
Catherine MARRY
Résumé du rapport pour le Piref
Janvier 2004
http://www.recherche.gouv.fr/recherche/fns/marry.pdf

Le Groupement de recherche MAGE (Marché du travail et genre) et des intellectuelles féministes, comme Nicole Mosconi (1989, 1998) et d'autres, n'ont pas attendu Michel Fize (2003) pour dénoncer les « pièges » de la mixité scolaire et affronter sinon les foudres tout au moins le scepticisme d'un certain nombre de leurs collègues, plus confiants dans le caractère émancipateur pour les filles de l'école mixte. Ces derniers sont soucieux d'en reconstituer patiemment l'histoire avant d'en dénoncer les éventuels effets pervers. Le croisement des regards des historien-ne-s et des sociologues, initié dans les travaux récents (Houel et Zancarini, 2001; Clio, n° 18/2003 ; Rogers dir., 2004), semble en effet une piste féconde pour avancer dans l'énigme de la faible progression du mélange des sexes dans nombre d'études et de professions, mais aussi pour prendre la mesure des changements dans d'autres : il y a plus de quarante ans que les étudiantes délaissent les lettres et les arts d'ornement pour les disciplines qualifiées de «temporellement dominantes » par Pierre Bourdieu (1998) : le droit, la médecine, les sciences économiques.

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