DÉCONSTRUIRE LES STÉRÉOTYPES SEXUÉS :
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

AMOSSY Ruth, Les idées reçues. Sémiologie du stéréotype, Paris, Nathan, 1991.
Populaire ou savante, la culture contemporaine est imprégnée du concept de stéréotype. Cet ouvrage examine des textes et des images qui alimentent à la fois notre réflexion et notre vécu

BRACONNIER Alain, Le sexe des émotions. Paris, Odile Jacob, 2000.
Les hommes et les femmes diffèrent considérablement dans l'expression de leurs sentiments et émotions, dans leur vie affective. Quelles sont les origines des différences observées ? Une question d'hormones ? Notre environnement social ? Il convient de s'affranchir des stéréotypes et préjugés culturels et d'acquérir la liberté d'exprimer ses émotions. Un livre pour une meilleure compréhension entre les sexes et plus d'égalité.

BRUNETIERE Valérie, HOUDEBINE Anne-Marie, SIMONIN Béatrice, Etude sémiolinguistique : état des lieux des images de la femme dans la publicité française : représentations dévalorisées, dégradantes, aliénantes : rapport d'analyse, Paris, Université René Descartes - Paris V, 2001.
Cette étude comporte trois volets majeurs. Une phase descriptive des représentations visuelles et linguistiques de la femme dans les publicités, selon l'angle de la violence. Une phase interprétative examinant les ressorts de l'hyper sexualité violente (dénommée porno chic par les médias). Une synthèse, visant à établir une typologie sémiotique des images de la femme. S'intégrant dans le cadre d'une réflexion plus vaste menée par le Service des droits des femmes et de l'égalité ayant donné lieu à un rapport officiel, elle présente également des pistes relatives aux problématiques dégagées, et notamment : la spécificité du genre publicitaire dans son rapport à la réalité et à la fiction, l'interaction de la violence symbolique existant dans les représentations publicitaires et des violences réelles faites aux femmes.

COLLECTIF, sous la direction de DOISE Willem et PALMONARI Augusto, L'étude des représentations sociales, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1996.
Définition théorique des représentations sociales, leur rapport à la psychologie sociale, leurs liens avec les rapports sociaux. Sept études sur les représentations sociales de l'enfance, d'un mouvement de contestation, du groupe, de la santé et de la maladie, de la folie, du sport, du travail.

COLLECTIF, Les valeurs dites féminines et masculines. Et leur impact sur la vie sociale et professionnelle des femmes, Paris, L'Age d'Homme, 1993.
Le langage courant utilise souvent les termes de valeurs féminines pour désigner un ensemble assez flou de qualités et d'intérêts supposés différents. Les femmes seraient plus attachées que les hommes à certaines valeurs de la vie privée comme la sensibilité, l'altruisme, ou la convivialité. Ces valeurs n'appartiennent-elles qu'aux femmes ? Compétitivité, efficacité, rendement sont-ils le propre du masculin ? À travers 4 exemples pris dans la quotidienneté suisse, les auteurs montrent que l'intégration toujours plus grande dans le monde du travail et de la politique au cours de ces 20 dernières années a déséquilibré nos schémas de pensée. Au modèle univoque créé par deux mondes masculin et féminin bien circonscrits a succédé une certaine confusion des modèles, souvent vécue, par les femmes surtout, comme conflit individuel et social.

COLLECTIF, Les filles et les garçons sont-ils éduqués ensemble ? Paris, Ville école intégration Diversité, n°138, éditions Scérén CNDP-CRDP, 2004.
MOSCONI Nicole, De l'inégalité des sexes dans l'éducation familiale et scolaire ; CHATARD Armand, La construction sociale du genre ; DESERT Michel, Les effets de la menace du stéréotype et du statut minoritaire dans un groupe ; TURIN Adela, Promouvoir la mixité culturelle dans l'éducation des enfants ; FLAHAULT François, Faiblesse du sexe fort ; DURU-BELLAT Marie, Ecole de garçons, école de filles ; MORIN-MESSABEL Christine, Contexte scolaire et mixité – pistes de réflexion en psychologie sociale ; PICOD Chantal, Du côté de l'éducation à la mixité, l'éducation à la sexualité ; Association Mix-Cité, Un combat féministe et anti-sexiste à l'école.

FRAISSE Geneviève, La différence des sexes, Paris, PUF, 1996
La différence des sexes n'est pas un objet philosophique, et pourtant cette différence se lit dans les textes depuis Platon jusqu'à aujourd'hui. Amour et éros n'existent pas sans l'Autre, autre sexe ou autre discours, autrui et altérité. Il est entendu également que l'activité philosophique relève du désir. Comment comprendre alors cette présence/absence de la différence des sexes dans le texte philosophique ? Ne serait-ce pas un moyen d'échange dans le discours plutôt que l'objet même du discours ? N'y a-t-il pas, d'ailleurs, à partir de l'époque moderne et du déclin de la métaphysique, un usage nouveau de la différence des sexes que les philosophes auraient identifié sans en mesurer toujours l'enjeu conceptuel ? Pour répondre à ces questions, ce livre avance l'hypothèse de l'historicité de la différence des sexes.

FRAISSE Geneviève La controverse des sexes, Paris, PUF, 2001.
Les jugements rapides, autant que l'espoir de vérité, alimentent les débats sur le lien et le rapport entre les hommes et les femmes. L'opinion de l'auteure est la suivante : l'égalité des sexes est possible parce que pensable. En prenant pour hypothèse l'historicité des sexes, elle donne à voir les chemins parcourus pour penser cette opinion avec différents points de repère, comme les tabous du féminisme, la révolution de la contraception ou de la parité, les obstacles persistants comme l'inégalité professionnelle ou la répartition du travail domestique.

GOFFMAN Erving, L'arrangement des sexes, Paris, La Dispute, 2002.
Les différences biologiques entre sexes sont très peu pertinentes pour la plupart des activités humaines. Cependant elles ont débouché sur des différences sociales énormes. Où donc cette différenciation a-t-elle trouvé sa légitimation ? Erving Goffman cherche la domination masculine non seulement dans les discriminations ou les comportements couramment dénoncés comme sexistes, mais aussi et surtout dans les gestes du quotidien, dans chaque situation où la différence des sexes est mise en jeu, mise en scène comme expression d'une prétendue nature. L'arrangement, alors, c'est la construction sociale du genre, qui donne à des différences biologiques entre les sexes, non pertinentes dans la plupart des entreprises humaines, une si grande importance sociale. Comme le montre Claude Zaidman dans son introduction, ce texte contribue à enrichir notre analyse du monde contemporain en définissant un type de relation sociale bien particulière, entre ségrégation et proximité, où femmes et hommes sont «with-then-apart», ensemble-séparés. Il interroge ainsi chacun et chacune sur sa représentation du féminin et du masculin, et sur les rapports de sexe mis en oeuvre dans les sociétés modernes.

HÉRITIER Françoise, Masculin / féminin : La pensée de la différence, Paris, Odile Jacob, 1996.
Le combat pour l'égalité des sexes est le plus radical qui puisse être. Masculin/Féminin nous montre en effet comment la différence des sexes structure la pensée humaine puisqu'elle en commande les deux concepts primordiaux : l'identique et le différent. La manière dont chaque culture construit cette différence met en branle toute sa conception du monde, sa sociologie et sa biologie comme sa cosmogonie. Changer le rapport du masculin et du féminin, c'est bouleverser nos ressorts intellectuels les plus profonds, élaborés au fil des millénaires. En démontant les mécanismes de la différence, ce livre offre des solutions pour parvenir à l'égalité.

HÉRITIER Françoise, Masculin / féminin II : dissoudre la hiérarchie, Paris, Odile Jacob, 2002.
Françoise Héritier, professeur d'anthropologie sociale au Collège de France, poursuit son questionnement sur la domination masculine, entrepris dans son précédent ouvrage. L'auteure constate l'universalité de la domination sur les femmes dans ses diverses manifestations culturelles. L'ouvrage comporte trois parties. La première examine quelques arguments encore utilisés dans nos sociétés pour légitimer l'infériorité des femmes. La deuxième présente une réflexion sur l'argument du relativisme culturel, employé pour récuser toute ingérence dans le domaine des droits des femmes. La troisième examine les possibilités de changements, mais souligne les obstacles majeurs.

HURTIG Marie-Claude, KAIL Michèle, ROUCH Hélène, Sexe et genre : de la hiérarchie entre les sexes, Paris, CNRS, 2002.
Réédition d'un ouvrage devenu introuvable qui réunit les contributions présentées lors d'un colloque organisé à Paris en mars 1989. Ce colloque a fait date dans les études et recherches féministes, car c'était le premier organisé en France qui explorait la notion de gender (genre). Il aborde les problèmes de distinction entre sexe et genre. Cette distinction associe à la notion de sexe les caractéristiques biologiques permettant de différencier les hommes des femmes ; à la notion de genre, elle associe les traits psychologiques, les activités et les rôles et statuts sociaux culturellement assignés à chacune des catégories de sexe.

LAUFER Jacqueline, MARRY Catherine et MARUANI Margaret, Masculin-Féminin : questions pour les sciences de l'homme, Paris, Presses Universitaires de France, 2001.
Le pari de ce livre est de montrer qu'une lecture sexuée du monde permet de renouveler l'analyse que l'on peut faire de la société. Même si des résistances existent encore, l'apport des recherches sur le genre n'est plus à démontrer : elles ont conduit à sortir le travail des femmes de l'invisibilité, elles ont imposé une autre vision des rapports hommes/femmes dans la société et dans la famille, une autre approche des phénomènes de pouvoir et de domination.
Cet ouvrage, dirigé par trois sociologues du MAGE, rassemble les contributions de chercheur-es qui comptent parmi les meilleurs spécialistes du travail, de l'emploi, de l'éducation, de la famille, de la sexualité, de la politique, autour d'un fil conducteur : une lecture critique de la genèse des recherches sur les femmes, le genre et la différence sur les sexes. Au bout du compte, il propose un renouvellement des paradigmes des sciences humaines, que l'on pourrait cesser de nommer «sciences de l'homme» : la différence des sexes n'est pas une question parmi d'autres, c'est un élément structurant du fonctionnement de la société.

LE MANER-IDRISSI G., L'identité sexuée, Paris, Dunod, 1997.
Les recherches portant sur les connaissances des enfants en matière de stéréotypes de sexe montrent que ces derniers les acquièrent très rapidement dans leur développement. Dès 2-3 ans, les enfants ont déjà des connaissances substantielles sur les activités, comportements et apparences stéréotypiquement dévolus à chaque sexe. Cet ouvrage présente les différents modèles théoriques qui permettent de rendre compte et d'analyser cette dimension spécifique et fondamentale de l'identité. La réflexion s'organise autour de l'approche biologique, qui met en lumière la complexité du processus de différenciation des deux sexes. Elle se nourrit également des recherches sur le rôle de l'entourage social et, plus particulièrement, sur celui des attitudes éducatives différenciées. Enfin, elle montre l'importance de l'activité propre de l'enfant dans l'appropriation des rôles sexués.

MONTARDRE Hélène, Parent de fille, parent de garçon. Les élève-t-on de la même façon ? Toulouse, Édition les Essentiels Milan, collection "Du côté des parents", 1999.
Montardre est auteure et directrice de collection. Elle a écrit une thèse sur l'image des personnages féminins dans la littérature de jeunesse. A l'heure de la parité, comment se mettent en place durant l'enfance les différences... et les inégalités ? Comment le sexe se détermine-t-il sur le plan génétique ? Y a-t-il des différences entre le cerveau féminin et masculin ? Comment le regard des parents construit-il l'identité sexuée de leur bébé ? Comment se comportent père et mère avec leur fils et leur fille ? Les chances à l'école sont-elles les mêmes pour tous ? Même si l'évolution sociale pousse vers une reconnaissance des différences sans inégalité, le chemin est encore long, et la balle est en grande partie... du côté des parents !

ROCHEBLAVE-SPENLE Anne-Marie, Les rôles masculins et féminins, les stéréotypes, la famille, les états inter-sexuels, Paris, Editions universitaires, Encyclopédie universelle, 1970.
Approche psychologique et sociologique de l'image de l'homme et de la femme : étude comparative entre la France et l'Allemagne.

YAGUELLO Marina Les mots et les femmes : essai d'approche sociolinguistique de la condition féminine Paris, Payot, 2002, 258 p.
Pour l'auteure, la langue est un miroir culturel qui fixe les représentations symboliques et se fait l'écho des préjugés et des stéréotypes, en même temps qu'elle les entretient. Le premier volet de l'ouvrage étudie les différences de langage entre les femmes et les hommes, le deuxième examine l'image de la femme dans la langue et ce qu'elle révèle du statut de la femme dans la société.